Mouvement pour l'Égalité entre les Femmes et les Hommes

Harcèlement sexiste dans l'espace public

APPEL AUX COMMUNES

Une initiative du Mouvement pour l’égalité entre les femmes et les hommes. 

Pour télécharger le dépliant sur l’harcèlement sexiste dans l’espace public,

veuillez cliquer sur le bouton ci-dessous.

HARCÈLEMENT SEXISTE DANS L'ESPACE PUBLIC

Le harcèlement sexiste dans l’espace public est un réel problème de société où les femmes en sont majoritairement victimes. Il ne s’agit pas de phénomènes secondaires. Mais cela fait partie d’un système d’oppression des femmes par les hommes appelé continuum des
violences. Comme rappelé récemment dans l’excellente analyse publiée par Le Soir le 27 février 2023, « les violences faites aux femmes de la naissance à la mort, qu’elles soient physiques, psychologiques ou symboliques, font partie d’un même mouvement d’écrasement, de la menace à la gifle jusqu’au féminicide, « l’aboutissement » de ce continuum des violences de genre ». C’est également ce qui est expliqué dans la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul), que notre pays a ratifié et qui est entrée en vigueur en Belgique en juillet 2016.

Le problème de sexisme dans l’espace public est un problème présent partout, dans toutes les villes et de manière très répandue. JUMP, qui a réalisé la première enquête sur le sexisme en Belgique, fait état d’un phénomène massif : plus de 9 femmes sur 10 ont déjà été confrontées à des comportements sexistes dans l’espace public, particulièrement en rue ou dans les transports en commun. Le constat est le suivant : la rue et les transports en commun sont les endroits où les femmes sont les plus exposées aux comportements sexistes puisque c’est le cas pour presque 98 % des femmes. Il est alarmant de constater que seules 2% des femmes n’ont jamais été victimes de sexisme dans ces environnements.

Depuis l’entrée en vigueur de la loi du 22 mai 2014 tendant à lutter contre le sexisme dans l’espace public, les formes de harcèlement sexuel et de harcèlement sexuel de rue commis dans des lieux publics sont punissables. La loi stipule que toute personne ayant un comportement ou un geste, en public ou en présence de témoins, visant à considérer une personne comme inférieure ou à la mépriser en raison de son sexe ou encore de la réduire à sa dimension sexuelle, peut être punie.

Compte tenu de l’ampleur du phénomène et du fait que le harcèlement sexiste fait partie d’un système de violences envers les femmes, il est nécessaire pour tous les pouvoirs publics d’agir, et ce à tous les niveaux de pouvoir, et donc aussi au niveau communal.

NOTRE APPEL AUX COMMUNES

La commune est un pouvoir public particulièrement proche des citoyen·ne·s vis-à-vis duquel il existe une relation de confiance et d’attente pour la résolution de problèmes pratiques de tous les jours.

 

La sécurité et le bien-être dans les espaces publics sont au premier plan de ces problèmes de chacune et chacun d’entre nous. Le pouvoir public communal a un grand rôle à jouer dans cette problématique. C’est une question de responsabilité politique d’agir de manière coordonnée à tous les niveaux de pouvoir, mais c’est la commune qui est au premier plan pour réagir au phénomène du harcèlement sexiste. La mise en place d’actions efficaces nécessitent des décisions communales fortes et visibilisées. Les villes et communes ont des
ressources très différentes en fonction de leur nombre d’habitants. Néanmoins, certaines actions ont été développées par les grandes villes et peuvent servir de modèles. D’autres actions ne nécessitent pas de grands moyens.

 

C’est pour cette raison et c’est l’objectif de la stratégie proposée, que nous souhaitons encourager chaque commune à agir, à son niveau et selon ses ressources, afin de prévenir et de diminuer le phénomène du harcèlement sexiste dans l’espace public.

 

Voici une liste non exhaustive d’outils existants – ainsi que les liens pour les utiliser au mieux – classifiés en fonction de leur accessibilité. La majorité peut facilement, et à moindre coût, être partagés tels quels via différents canaux de communication, comme via la page Facebook ou le site internet de la commune, via la revue communale, via des affiches dans les endroits stratégiques, etc.

 

Ces outils peuvent évidemment aussi être utilisés dans le cadre d’un projet plus étendu ou faire partie d’un plan de lutte contre le harcèlement. Tout dépend des ressources de la commune.

 

Pour plus de facilité, nous les avons classés en 3 niveaux allant des actions les plus faciles à mettre en place aux actions qui nécessitent plus de moyens humains et plus de temps pour être concrétisées.

ACTIONS EN UN CLIN D'OEIL

Outils qui peuvent être utilisés facilement, être directement partagés via le site internet et/ou les réseaux sociaux de la commune, via la revue communale, affichés dans certains lieux comme les gares, les arrêts de bus, les écoles, les centres sportifs, les maisons de jeunes, les différents locaux communaux, etc.

Le TEC donne, via des capsules vidéo et des affiches, des conseils pour les témoins et les victimes

de harcèlement sexiste dans l’espace public. Voir le site internet : https://jagis.be/

Campagne d’equal.brussels et de safe.brussels qui lutte contre le harcèlement sexiste à
Bruxelles : https://www.jointhefam.brussels/fr#le-harcelement-sexiste

Ce guide de Sofélia s’adresse aux victimes, aux témoins de harcèlement dans l’espace public
et à toute personne qui s’interroge sur ses techniques de drague, sur le sexisme ordinaire,
sur le respect de soi et des autres. Il rassemble des conseils et des stratégies efficaces glanés
chez Garance Asbl, RIGHT TO BE et autres sites internet ou Tumblr spécialisés en la matière :
https://www.sofelia.be/product/petit-guide-illustre-du-respect-dans-la-rue-ou-ailleurs/.

Une publication de JUMP : https://jump.eu.com/wp-content/uploads/2016/11/Full_Report-Sexisme-French_Englishweb.pdf
Avec le site internet spécifique : https://www.stopausexisme.be, où sont proposées des vidéos
sur les techniques de répartie contre le sexisme.

L’Oréal Paris, l’ONG Right To Be et la Fondation des Femmes s’unissent pour lutter
ensemble contre le harcèlement de rue. Stand up est un programme de formation permettant
à chacun.e de mettre fin aux situations de harcèlement de rue, qu’on en soit témoin ou victime,
grâce à des gestes simples, mais déterminants :
https://www.standup-international.com/fr/fr/

« Sexisme : Vois-le, Dis-le, Stoppons-le ! »
Le site est traduit en 30 langues avec des actions de sensibilisation, des informations, des
articles, des statistiques, etc : https://human-rights-channel.coe.int/stop-sexism-fr.html

Guide de défense verbale pour féministes, par Garance Asbl
Voici quelques outils de base, des trucs et astuces pour savoir quand agir, comment garder
son sang-froid et se protéger, sur quelles bases prendre des décisions stratégiques et,
surtout, quoi dire une fois que le choix est fait :
http://www.garance.be/IMG/pdf/17clouezlebec-2.pdf

Le site internet qui donne des informations sur la Loi tendant à lutter contre le sexisme dans
l’espace public et sur la Loi tendant à lutter contre la discrimination entre les femmes et les
hommes : http://igvm-iefh.belgium.be

Piste d’action créée le collectif RIGHT TO BE pour les témoins à diffuser largement auprès
des différents publics. (Voir notamment : https://disbonjoursalepute.com/methode-5-d/)

 

1. Distraire : si tu vois une personne en difficulté, intervient avant que la situation ne dégénère
pour distraire l’attention de son harceleur. Tu peux lui demander l’heure, ton chemin ou même
faire semblant de la connaître.

 

2. Déléguer : si tu ne te sens pas d’intervenir seul.e, demande de l’aide à quelqu’un d’autre,
passants, commerçants, chauffeur.es de bus… Ils pourront t’aider à gérer cette situation.

 

3. Documenter : si tu as ton téléphone sur toi, n’hésite pas à filmer ou photographier la scène.
Dans ce cas, indique discrètement la date, l’heure et le lieu pour que ces informations figurent
dans la vidéo. Non pas pour la diffuser sur les réseaux sociaux mais pour constituer des preuves
que la victime pourra utiliser si elle souhaite porter plainte.

 

4. Diriger : selon la situation et sans te mettre en danger, tu peux directement intervenir auprès
de la victime en demandant au harceleur d’arrêter et de partir.

 

5. Dialoguer : une fois le harceleur parti, tu peux aller voir la victime pour la rassurer, lui dire
qu’elle n’est pas seule et lui demander si elle a besoin de quoi que ce soit. Surtout ne pas la
brusquer et lui expliquer que le comportement de ce harceleur n’est pas normal et qu’elle n’est
absolument pas fautive.

Une initiative dans le cadre de la politique fédérale de l’égalité des chances, de la Police et
de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, avec un grand nombre
d’informations et de ressources pour les victimes de violences sexuelles :
https://www.violencessexuelles.be/harcèlement-de-rue

Le Service Égalité Des Chances de la commune de Saint-Josse-Ten-Noode a mis un
guide de signalement à disposition de la population dans le cadre de la prévention et la
sensibilisation par rapport à la loi « sexisme » :
https://www.sjtn.brussels/fr/actualites/guide-de-signalement-dites-non-au-sexisme-dans-lespace-public

ACTIONS - CONCERTATION

Il s’agit d’actions qui nécessitent plus de temps pour être réalisées. Il sera nécessaire
de faire un état des lieux des réalités de la commune et définir les objectifs. Ces
actions peuvent être concomitantes avec les dates du 8 mars (Journée internationale
de défense des droits des femmes) et du 25 novembre (Journée internationale contre
les violences faites aux femmes) pour plus de visibilité au travers des différents
canaux de communication de la commune.

Outil pédagogique créé par Infor femmes Liège et la FCPPF (Fédération des centres
pluralistes de planning familial asbl). Celui-ci propose de créer un espace d’information, de
réflexion et de débat autour de la thématique du harcèlement de rue en mettant en avant le
partage de témoignages et de stratégies pour identifier, lutter et contribuer activement à la
contestation de toutes les formes de harcèlement sexiste :
https://www.inforfemmesliege.be/videos-harcelement/

Ce programme international Safer Cities de Plan International soutient les jeunes du monde
entier qui luttent contre le harcèlement sexuel en ville. Ces jeunes engagé·e·s partagent leurs
recommandations avec les responsables politiques et leurs pairs. Leur mission : briser le tabou
du harcèlement sexuel, identifier les problèmes et formuler des solutions :
https://www.planinternational.be/fr/safer-cities

Il s’agit d’un nom de code créé dans différents pays pour faire face au harcèlement de rue et
l’initiative citoyenne s’implémente à Bruxelles, et autour. Il s’agit de créer un réseau de lieux
sûrs (bars, restaurants, hôtels, supermarchés, commerces…) partout sur le territoire urbain.
Si une personne ne se sent pas en sécurité, se sent harcelée, elle peut trouver refuge dans
l’un des établissements partenaires – identifié grâce au sticker sur sa vitrine – et demander
« Angela » : https://www.instagram.com/askforangela.be/

Tournai et Auderghem ont choisi cette méthode de travail pour s’emparer du problème.
L’idée de l’enquête est de réaliser un état des lieux de la situation et de recueillir un maximum
de témoignages afin d’envisager un plan d’actions. Le harcèlement est présent dans toutes
les villes, aucune n’y échappe. Mais l’enquête locale permet, après l’analyse des résultats,
d’avoir une idée précise pour sa commune, de mettre en lumière les lieux précis qui posent
plus problèmes et d’orienter mieux les actions que la commune peut mettre en place.

Il s’agit d’organiser des marches dans certains quartiers afin d’observer le vécu des femmes
dans l’espace public en fonction de plusieurs aspects. Elles permettent à un petit groupe de
femmes qui connaissent un quartier, de s’y promener en l’observant avec un autre regard. Le
groupe se déplace lentement, suivant un parcours décidé ensemble, dans des rues qui sont
souvent bien connues et qu’on ne regarde plus vraiment. La marche exploratoire permet un
temps d’observation nécessaire à la constatation d’aménagements pouvant être
responsables de sensations désagréables qui nous amènent parfois à éviter certains lieux, à
modifier nos déplacements dans l’espace public. La marche est encadrée par une
méthodologie étudiée et décidée à l’avance pour permettre aux participantes de se pencher
sur leurs ressenti grâce à des exercices de perceptions tels que : qu’entend-on ? Que sent-on
? Est-ce agréable de marcher ici ? Serait-ce désagréable d’attendre quelqu’un ici ? Jusqu’où
est ce que je peux voir ? Qu’est ce qui fait que je me sens chez moi ? Toutes ces questions
amènent les femmes à mettre des mots sur des sensations parfois inconscientes jusque-là.

Pour vous aider, vous pouvez faire appel à Vie Féminine ou à l’asbl Garance, par
exemple : http://www.garance.be/spip.php?article650 

ACTIONS DURABLES

Ces actions nécessitent plus de moyens humains pour se mettre en place, se déroulent sur le long terme et de manière transversale afin d’être les plus cohérentes et efficaces possible en matière de prévention.

 

Signer la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale :
https://afccre.org/mailing/Charte-%C3%A9galit%C3%A9-FR.pdf
Après la signature de la Charte par la commune, le but est d’adopter un plan d’action pour l’égalité, dont un des objectif pourrait être la prévention des violences dont la lutte contre le harcèlement sexiste dans l’espace public.

 

Dispositif de policières « appâts » :
Afin de lutter contre le harcèlement de rue, la police de Liège a mis en place un dispositif de policières “appâts”. L’objectif de celui-ci : duper les harceleurs pour les verbaliser leurs comportements sexistes en rue. Ce projet a vu le jour dans le Commissariat d’Outremeuse. Des inspecteurs, interpellés par les doléances des citoyennes et par les conversations de leurs collègues féminines, ont décidé de passer à l’action et de mettre en place un plan d’action en partenariat avec le Parquet, le Service du Plan de Prévention de la Ville de Liège et l’asbl Praxis. Face à l’efficacité, les villes de Gand, Bruxelles et Namur l’ont également mis en place.

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