Adeline avait 34 ans et elle était enceinte de 4 mois de son compagnon avec qui elle était en couple depuis près de trois ans. Infirmière libérale, elle habitait près de Limoges.
Elle a déposé plainte pour violences physiques le 8 novembre 2018. Adeline était alors enceinte de 6 semaines. Elle fera une fausse couche quelques jours plus tard. Elle va retirer sa plainte le 6 mars 2019, mais son compagnon sera tout de même condamné le 8 juillet 2019, à un mois avec sursis, le parquet ayant poursuivi.
Au mois de mai, elle part se reposer à Royan, et elle se rend compte qu’il sait exactement où elle se trouve à chaque étape de son voyage. Le soir, il l’appellera dans la chambre d’hôtel. Et lui enverra de très nombreux textos d’insultes. Elle dira à ses parents qu’elle était persuadée qu’il avait mis un traceur sur son téléphone.
Vers le 15 juin, Adeline, à nouveau enceinte appelle une de ses amies à qui elle va confier qu’elle est enfermée chez elle et lui décrit sa détresse: c’est un homme violent qui s’alcoolise régulièrement. Les parents découvriront plus tard dans la tablette de leur fille des photos d’Adeline avec des bleus.
Adeline a adressé à son compagnon un mail le 17 juin 2019, soit 2 mois avant de se suicider “La fin tu la connais, je n’ai jamais voulu que cela se termine ainsi, que tu vives cela, que tu subisses. Je ne supportais plus les cris, les pleurs, les coups, puis de voir les bleus et les douleurs suite à nos disputes. Il fallait mettre un terme à cet engrenage” (…) “De nombreuses situations m’ont rappelé que rien n’arrivera, et que mon utérus est vide, comme mon coeur, et mon âme”.
La condamnation pénale tombe le 8 juillet 2019. Il lui fait payer ses frais d’avocat.
Peu de temps après, elle le quitte, elle veut vivre cette nouvelle grossesse normalement, sans courir le risque d’une nouvelle fausse-couche.
Le week-end du 15 août, il débarque chez elle avec sa fille. Adeline n’ose pas refuser de les recevoir.
Le 20 août, elle appelle son frère et son père et leur demande de venir réparer les graves dégâts dans la maison, téléphone cassé, portes dégradées.
Le samedi 24 août, vers midi, Adeline appelle ses parents et sa sœur Ludivine, et leur dit qu’il a passé la nuit à la harceler de textos. Elle leur dit qu’elle est à bout. La sœur d’Adeline, Ludivine lui propose de venir chez elle d’autant qu’ils fêtent les 2 ans de sa fille. Adeline lui dit qu’elle préfère se reposer.
C’est la dernière fois que sa famille lui parlera. A 14h30, elle met fin à ses jours avec des médicaments. Le lundi 26 août, la collègue de travail d’Adeline appelle son père, inquiète car elle n’est pas venue travailler et ce n’est jamais arrivé. Le père entre dans la maison avec la collègue et découvre son corps dans son lit, semblant dormir. L’enquête est en cours…